Sorcière et cinéma deux univers compatibles?
Le cinéma a toujours eu un impact dans l’esprit des gens. La façon dont un film est fait, son histoire, ses messages et ses croyances vont directement affecter la perception du spectateur. Les longs métrages ont toujours eu ce pouvoir de changer certaines visions ancrées en chacun de nous. Et cela a été le cas avec le thème des sorcières.
Le monde est passé d’une construction de la sorcière à une autre et aujourd’hui, quand on parle du thème des sorcières, on ne pense pas tout de suite aux horreurs du passé mais à des éléments relevant de la culture populaire. On pense à des films à succès comme Harry Potter, des séries comme Ma sorcière bien-aimée ou encore Sabrina l’apprentie sorcière et bien d'autres œuvres regroupant des sorcières “gentilles”. On oublie souvent le véritable sujet de la sorcière et bien souvent on retrouve ce thème dans des films d’horreur ou elle joue le rôle d’un être maléfique. Mais on le sait, l’histoire des sorcières va bien au-delà de ce que le cinéma et ses films nous montrent. Un film récent, The Reckoning (Sorcières, en français), sorti en août par le réalisateur Neil Marshall, reprend le thème des sorcières avec plus de sérieux et de réalisme. C’est ce genre de film qui nous montre l’horreur et la bêtise des hommes de l’époque. Le film est bien évidemment inspiré de faits réels et prend place en Angleterre en 1665. Le pays est ravagé par la Grande Peste. Pendant ce temps, la chasse au sorcière bat son p lein. Un jeune fermier, Joe, contracte la maladie et plutôt que de contaminer sa femme Grace et sa fille nouveau-née, il décide de se pendre. Abandonnée, sans mari, Grace doit faire face au propriétaire de leur ferme, le notable du comté de Pendleton, qui réclame le loyer.
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Dès lors, les problèmes commencent pour cette veuve. Elle ne peut malheureusement pas payer le loyer car sans emploi elle n’a pas de revenu. C’est alors qu’elle décide de donner ses alliances de mariage comme loyer mais ne faisant que retarder l’échéance de l’expulsion, le notable Pendleton propose à Grace qu’elle s’offre à lui. Grace refuse ses avances et Pendleton l’accuse immédiatement et publiquement de sorcellerie. Enfermé et à la merci du notable et d’un célèbre chasseur de sorcière, le juge Moodcroft, Grace va subir les pires tortures physiques et psychologiques. Le film représente bien la réalité de l’époque. Lors de la scène ou le notable fait des avances à Grace, celui-ci est violent et n’hésite pas de se servir de toute sa force.. Cette scène aurait pu se finir en viole mais Grace se défend et arrive à sortir de cette situation troublante mais récurrente pour l'époque. Dès lors, Pendleton n’ayant pas eu ce qu’il voulait et énervé de la situation, retourne en ville et annonce dans le bar du coin et théorise avec les habitués le fait que Grace serait une sorcière car son mari est mort de la Peste mais elle et sa fille ne sont pas contaminés. Des théories folles émergent et Grace se retrouve enfermé pour sorcellerie. Cette scène est dérangeante. Elle montre que les femmes pouvaient être accusées de sorcellerie sans aucune réelle preuve, juste avec des suppositions par n’importe qui et surtout par un homme. L’attitude d’une femme mal interprété par un homme pouvait être une excuse pour la traiter de sorcière. Et surtout du a ux événements liés à la maladie de la peste. Il fallait des responsables et quoi de mieux que les femmes pour endosser ce rôle?
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Les tortures à cette époque étaient le meilleur moyen de faire craquer les femmes que l'on soupçonnait de sorcellerie. Le but était de briser les esprits et bien que la femme était innocente, avouée ses crimes, était pour elle la seule option pour arrêter ses indescriptibles douleurs mais avoué voulait dire mourir brulé vif. Dans les deux cas, être accusé de sorcière signifié, inéluctablement la mort. Le film retranscrit bien ces scènes de torture. Accrocher sur des poutres de bois, et parfois muselé, le juge s’adonne à différentes tortures presque insoutenables à regarder. La marque du diable, signe de fornication avec le diable, est introduite dans le film. L’une de ses tortures, appelé la Poire d’Angoisse, consisté à enfoncer une sorte de petite boule qui à l’aide de ressorts ou de vis, venait à s’ouvrir et s’élargir afin que l’orifice dans lequel il est introduit s'élargissent et cède. Cette “poire” était utilisée le plus souvent dans la bouche, mais dans le cas des sorcières, elle était introduite dans le vagin. Le film montre les aspects cruels que pouvait avoir cette époque envers les femmes dû à des croyances trop ancrées dans les esprits et surtout du aux événements liés à la maladie de la peste. Il fallait des responsables et quoi de mieux que les femmes pour endosser ce rôle? Que l’on aime le film ou non, on ne peut pas être insensible à ce sujet qui est tournant dans le monde du féminisme.